Vous pensiez que le sextoy était une création de notre fin de 20ème siècle agitée, caractérisée par une débauche croissante et inéluctable ?
Faux ! Les jouets pour adultes existent depuis l’aube des temps, bien avant même l’invention de la roue. Le sexe étant un besoin naturel et primitif de l’Homme, celui-ci a cherché depuis bien longtemps à tirer le meilleur profit de ses ébats.
Et comme on le sait, l’homme ne manque jamais d’imagination lorsqu’il s’agit de satisfaire ses besoins ! Des premiers modèles de godemichets taillés dans la pierre (ouch) jusqu’aux dildos connectés 3.0 de 2015, les sextoys n’ont cessé d’évoluer.
Aujourd’hui, tout le monde se les arrache. Jeunes, vieux, hommes et femmes… Chacun veut optimiser ses plaisirs solitaires ou en couple. Ce qui ne manque pas de faire le bonheur de ce marché, puisqu’il est tout de même estimé à 22 milliards d’euros par an !
Prêts à plonger dans le monde fascinant des accessoires sexuels ? C’est parti !
1. L’ancêtre de la pornographie (environ 35 000 ans avant J.C)
Il y a quelques années, des archéologues ont découvert en Allemagne une statue préhistorique aux proportions intrigantes. Sculptée dans de la corne de mammouth, elle représente une femme aux seins et au sexe démesurés.
Bien que son âge exact soit incertain, les archéologues l’estimerait à plus de 35.000 ans ! Ce qui signifie que cette statue pourrait dater d’avant l’apparition de la religion, et qu’elle ne serait donc pas une statue dédiée au culte de la fertilité…
De là à penser qu’elle a servi d’inspiration sexuelle à des hommes des cavernes en mal de tendresse féminine, il n’y a qu’un pas. Pas que certains ont franchi en qualifiant cette sculpture de « première pornographie ».
2. Le gode préhistorique (environ 28 000 ans avant J.C)
Le bon vieux « gode » pourrait bien être l’invention la plus durable de l’humanité. Même l’agriculture est une enfant par rapport aux 1ers modèles de godemichets fabriqués en pierre (13 000 ans de moins, pour être précis). Et encore, cela ne tient compte que de ceux que nous avons déjà retrouvé.
Le plus ancien dildo connu à ce jour remonterait à au moins à 28 000 ans avant Jésus Christ !
Mesurant 20 cm et fait de grès ayant été longuement poli, il a été découvert dans une cave près de la ville d’Ulm, en Allemagne (et oui, encore). La forme de l’objet, le fait qu’il ait été poli et les marques dessinant clairement un gland ne laissent aucun doute sur l’utilité de cet antique artefact.
3. Les boules de Geisha (possiblement vers 500 après J.C)
Si les origines des boules de Geisha sont assez floues, on estime leur apparition au Japon vers l’an 500 après Jésus-Christ. « Boules de Geisha » n’est d’ailleurs qu’un nom qu’on leur a donné par la suite, leur véritable dénomination étant « boules Ben Wa », « Rin No Tama » ou encore « cloches birmanes » (« Burmese bells »).
Les boules de Geisha sont donc des boules reliées entre elles par une ficelle. Introduites dans le vagin ou l’anus, elles sont censées apporter du plaisir à celui ou celle qui les porte en roulant à l’intérieur du corps. A l’origine, il est dit qu’elles étaient utilisées par les hommes.
Les femmes, et notamment les geishas japonaises, s’en seraient emparé plus tard pour rester excitées tout au long de la journée (ces dames savent être créatives lorsqu’il s’agit de sexe, comme nous avions pu le voir à travers les faits insolites de cet article). Ce faisant, elles étaient immédiatement disponibles pour le bon plaisir de ces messieurs dès que ceux-ci désiraient faire l’amour.
Aujourd’hui, il en existe en différentes matières (métal, latex, verre, silicone…) et tailles. Certaines sont également vibrantes, et beaucoup de femmes les utilisent encore pour se muscler le périnée suite à un accouchement.
Et depuis le succès planétaire de la saga littéraire 50 nuances de Grey, elles connaissent aussi un regain d’intérêt retentissant !
4. Le « cock ring » ou « anneau pénien » (Chine ancienne)
Le « cock ring » est un anneau qui se place à la base du sexe masculin pour garantir aux messieurs de solides et durables érections.
La première utilisation documentée des anneaux péniens remonte à la Chine ancienne. Et tenez-vous bien, l’ancien cock ring chinois était fabriqué à partir de paupières de chèvres, avec les cils toujours attachés.
Plus tard au cours de la dynastie des Ming entre 1368 et 1644, les anneaux de pénis ont été fabriqués à partir de jade et d’ivoire et étaient parfois incrustés de bijoux afin d’accentuer la pression. Les premiers voyageurs européens en Extrême-Orient, tels que Marco Polo ou le vénitien Nicola di Conti, décrivent une forme d’anneau pénien qui était utilisé par les hommes en Birmanie.
Les anneaux étaient alors insérés sous la peau le long de la longueur du pénis. Ils étaient censés augmenter le plaisir lors des rapports et allonger le pénis par la même occasion.
Cette forme d’amélioration du pénis était soi-disant très populaire parmi les hommes birmans au cours de la période médiévale. Ces anneaux ont également été utilisés par les anciens Égyptiens, certaines tribus africaines, des tribus d’Amérique du Sud ainsi que d’Asie du Sud-Est.
Ils ont connu plus tard certaines « évolutions » afin de les détourner de leur objectif premier, à savoir donner du plaisir. Au 19ème siècle, on créé ainsi des dérivés dont le but est de dissuader les érections, notamment chez les jeunes adolescents afin qu’ils ne soient pas tentés de se masturber.
Ce n’est qu’au moment de la révolution sexuelle dans les années 1960 que l’anneau de verge revient en force pour augmenter le plaisir sexuel. Une longue route depuis la Chine ancienne…
5. Le préservatif (1564)
Même s’il n’est pas un jouet sexuel à proprement parler, le préservatif méritait de figurer dans ce top.
La première mention fiable de son utilisation semble se situer aux alentours de l’an 1564.
Après la peste noire, les populations de l’époque ont été durement touchées par une épidémie de syphilis. Non sans raison, les gens ont donc cherché à avoir à nouveau des relations sexuelles sans y risquer leur vie au passage.
Arrive alors Gabriele Falloppio. Son invention: une gaine de lin imbibée de produits chimiques qu’il laisse ensuite sécher. Ça ne semble pas grand chose, et pourtant on continue de l’utiliser de nos jours. Lors d’un test qui englobait 1100 bénévoles, Falloppio n’a pas rapporté un seul cas de « mal français » (l’autre nom qu’on donnait alors à la syphilis) avec l’utilisation de sa capote.
C’est pour l’honorer qu’on a ensuite nommé une partie des organes reproducteurs féminins d’après son nom: les fameuses « trompes de Falloppe » !
6. Le vibromasseur (1869)
La période victorienne était une époque bien différente de la notre. L’Angleterre régnait sur le monde, les robots fonctionnaient à la vapeur et les médecins traitaient les femmes hystériques en les masturbant.
Eh oui, vous avez bien lu !
« L’hystérie féminine » était alors reconnu comme une maladie à part entière. Son traitement impliquait que des professionnels qualifiés frottent les organes intimes des patientes jusqu’à ce que ces dernières atteignent l’orgasme.
Oui mais voilà: les médecins se plaignent souvent de l’ennui provoqué par ce traitement ainsi que de maux de poignet (les pauvres chéris)… C’est alors qu’entre en scène George Taylor, l’inventeur du premier vibromasseur marchant à la vapeur !
Si cette version n’a pas été un hit, on ne peut pas en dire autant du concept « électrochimique » de J. Granville datant de 1880. Très vite, les femmes aux foyer en sont devenues folles; Un mensuel américain très populaire, Good Housekeeping, a même commencé à en parler.
Qu’est-ce qui s’est donc passé? La société bien-pensante a accepté ce « masseur » (c’est ainsi qu’il était désigné) aussi longtemps qu’il était considéré comme une aide thérapeutique plutôt qu’une aide sexuelle.
Mais quand le vibro a commencé à apparaître dans les premiers films porno, les maris ont vite compris ce que leurs épouses faisaient de ce masseur d’un genre particulier… et y ont mis un terme.
Pour la simple raison que, comme tout homme le sait, la dernière chose que ces messieurs veulent est une femme sexuellement satisfaite (sous-entendu, autrement que par eux).
7. Le plug anal (1892)
Frank E. Young était un homme avec une vision. Et cette vision impliquait que certains objets soient insérés dans le rectum d’autres personnes.
Développé en 1892 mais commercialisé seulement à la fin du siècle, son « dilatateur rectal » était un terrifiant objet phallique d’environ 11,5 cm destiné à aller là où le soleil ne brille jamais. Présentés comme un remède contre les hémorroïdes, les dispositifs ont été colportés aux médecins et même annoncés dans des revues réputées.
Durant 40 ans, il s’en est vendu des dizaines de milliers à travers les États-Unis. Et puis, ils sont tombés un beau jour de 1938 sous le coup d’une loi qui les a interdit pour cause de « publicité mensongère ».
Un coup dur pour Young, mais pas autant que pour les utilisateurs de son invention…
8. La poupée gonflable (1904)
Il faut remonter au 17ème siècle pour trouver le premier rapport (sans mauvais jeu de mots) d’une poupée à usage sexuel. Les marins français confectionnent alors à partir de vieux vêtements un chose censée ressembler vaguement à une femme pour égayer leurs nuits solitaires. Grands poètes qu’ils sont, ils lui donne le doux nom de « Dame de Voyage ».
Mais ce n’est qu’à partir de 1904, juste après l’invention du caoutchouc vulcanisé, qu’est inventée la poupée gonflable telle qu’on la connaît. L’alchimiste René Schwaeble rencontre un certain « Dr. P » à Paris, et c’est ensemble qu’ils élaborent les premières poupées gonflables pour messieurs exigeants.
En 1908, on retrouve un témoignage d’Iwan Bloch (connu pour être le 1er sexologue de l’histoire) dans son ouvrage « La vie sexuelle de notre temps ». Il explique:
« Il existe de véritables Vaucanson (ndlr: un célèbre mécanicien et fabriquant d’automates français) dans cette province riche en technologie pornographique. Des mécaniciens habiles qui, de caoutchouc et d’autres matières plastiques, préparent des corps entiers d’hommes ou de femmes qui, comme les hommes ou dames de voyage, sont dédiés à des fins fornicatoires. Plus particulièrement, les organes génitaux sont représentés d’une manière fidèle à la nature. Même la sécrétion des glandes de Bartholin est imitée via un « tube pneumatique » rempli d’huile. De même, au moyen de fluides et d’appareils appropriés, l’éjaculation du sperme est imitée. Ces êtres humains artificiels sont effectivement proposés à la vente par certains fabricants du catalogue « articles en caoutchouc parisiens ».
9. Le sextoy pour chien (2007)
On n’arrête pas le progrès. Après avoir réinventé à loisir le sextoy pour les humains, les inventeurs ont commencé à imaginer leur pendant pour le meilleur ami de l’homme.
C’est ainsi qu’est apparu le Hot Doll, qui n’est ni plus ni moins qu’une poupée visant à « déstresser » Médor. Conçu pour les chiens mesurant de 22 à 46 cm au garrot, le Hot Doll est en plus « stable, résistant et ergonomique » dixit le site qui vend cette petite merveille.
Une affaire, si vous voulez mon avis.
10. Le Womanizer (2014)
Non, ce sextoy n’a rien à voir avec une chanson de Britney Spears si ce n’est son nom.
Le Womanizer n’est rien de moins que la dernière révolution en date en matière de jouets pour adultes. Après des tests pratiqués sur des femmes, les concepteurs de ce gadget sexuel 3.0 annoncent fièrement qu’il peut « garantir l’orgasme à pas moins de 98% des utilisatrices » !
Une vidéo valant mieux qu’un long discours, voici l’engin en question.
Une merveille de technologie, tout au service de vos petits plaisirs coupables.
C’est à vous à présent ! Quel histoire vous a le plus étonné parmi ces différents jouets sexuels ? Et que pensez-vous des sextoys d’une manière générale ?
Recherches associées :
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Le vibromasseur (1869) excellent, quelle recherche studieuse avez vous fait ! Franchement à moi ça ma fait super rire
Je pense en générale que le sexe est bien mais il y a tout un monde à part !
Bravo pour cet article : j’en ai appris des choses sur l’origine des sextoys. Le préservatif en lin et le vibromasseur à la vapeur, je ne connaissais pas du tout, c’est intéressant de voir que leur origine remonte à bien plus loin qu’on aurait pu penser.
Article très intéressant, je l’aurais jamais pensé que l’origine des articles érotiques remonte si longtemps.
vraiment je trouve le vibromasseur le seul qui me donne l’envie de sexe et de tendresse ,sans aide de quelqu’un d’autre .
Des supers conseils! Merci pour votre article! Le sextoy n’est pas qu’un objet de plaisir solitaire, et peut être un atout pour vos ébats!
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Article très intéressant. Je ne savais pas que le préservatif était si vieux ^^