Je lis en ce moment un livre sur la créativité absolument génial: The Creative Habit: Learn It and Use It for Life, de Twyla Tharp.
Twyla Tharp est une danseuse et chorégraphe américaine très renommée. Son livre a rencontré un énorme succès, au point de trouver place dans la liste des best-sellers du New York Times.
Pourquoi ? Principalement parce qu’elle y expose sa vision originale du processus créatif. Une vision qui, je m’en rend compte, rejoint la mienne, celle que je partage à travers ce blog depuis le début.
D’après elle, la créativité d’une personne ne découle pas d’un don mais d’une habitude. Le mieux, c’est que cette habitude s’apprend même si elle nécessite de l’entraînement pour la conserver.
Pour autant, le potentiel créatif d’un individu peut rencontrer des écueils que l’auteur pointe judicieusement. Voici la traduction d’un extrait que j’ai trouvé vraiment très pertinent.
5 obstacles à votre créativité et leurs réponses
« Alors que je marche dans le studio, je suis seule, mais je suis seule avec mon corps, mon ambition, mes idées, mes passions, mes besoins, mes souvenirs, mes objectifs, mes préjugés, mes distractions et mes craintes.
Ces dix éléments sont ce que je suis par essence. Tout ce que je vais créer sera un reflet de la façon dont ils ont façonné ma vie, et de la façon dont j’ai appris à canaliser mes expériences en eux.
Les deux derniers – les distractions et les peurs – sont ceux qui sont dangereux. Ils sont les démons habituels qui envahissent le lancement de tout projet. Personne ne commence un effort créatif sans un certain degré de peurs, la clé est de savoir comment empêcher ces craintes de vous paralyser avant d’avoir commencé. Quand je sens ce sentiment de crainte, j’essaie de le rendre aussi précis que possible .
Permettez-moi de vous dire mes cinq grandes peurs :
1 . Les gens vont se moquer de moi.
2 . Quelqu’un l’a fait avant.
3 . Je n’ai rien à dire.
4 . Je vais déranger quelqu’un que j’aime.
5 . Une fois exécutée, l’idée ne sera jamais aussi bonne qu’elle l’est dans mon esprit.
Il y a des démons puissants, mais ils sont loin d’être limités à moi seule. Vous en partagez probablement certains. Si je les laisse faire, ils vont me couper mon élan (« Non, tu ne peux pas faire ça ») et peut-être fermer complètement les robinets de ma créativité. J’ai donc lutté contre mes craintes avec un rituel introspectif, comme un boxeur qui regarde son adversaire droit dans les yeux avant un combat .
1. Les gens vont se moquer de moi ? Pas les gens que je respecte. Ils ne l’ont encore jamais fait, et ils ne vont pas commencer maintenant…
2. Quelqu’un l’a fait avant ? Chérie, tout a été fait avant. Rien n’est original. Ni Homère, ni Shakespeare et certainement pas toi. Redescend sur terre.
3. Je n’ai rien à dire ? Une peur infondée. Nous avons tous quelque chose à dire.
4. Je vais déranger quelqu’un que j’aime ? Une sérieuse source de préoccupation qu’il n’est pas facile d’exorciser parce qu’on ne sait jamais comment nos proches pourront répondre à notre création. Le mieux que l’on puisse faire est de se rappeler qu’on est une bonne personne avec de bonnes intentions. On essaye de créer l’unité, pas la discorde.
5. Une fois exécutée, l’idée ne sera jamais aussi bonne qu’elle ne l’est dans mon esprit ? Relativise. Leon Battista Alberti, théoricien architectural du 15ème siècle, a déclaré:
« Les erreurs s’accumulent dans le croquis et se mélangent dans la maquette. Mais mieux vaut un dôme imparfait à Florence que des cathédrales dans les nuages ».
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Avez-vous déjà rencontré ces peurs ? Si oui, avez-vous des conseils à partager pour les dépasser ?
Avez-vous ces 5 peurs qui paralysent votre créativité? http://t.co/mEwxM8j0cx via @outzebox
Bonjour,
Je pense que l’on a tous des peurs inévitables face à des choses inconnues, telles que démarrer un projet par exemple, rencontrer quelqu’un de nouveau, se lancer dans une nouvelle aventure, changer radicalement de vie… Bref, une multitude de peurs (ou plutôt d’appréhensions) qui nous paralysent la plupart du temps ! Il faut bien évidemment dépasser ses craintes et le mot est lâché : OSER !
Bien d’accord avec toi Marie ! Bien souvent, le plus dur reste de sauter le pas pour initier de nouvelles choses.
En ce qui concerne les peurs qu’énonce Twyla dans son livre, je pense qu’il s’agit d’abord d’une question de relativisation.
Parfois, une rapide introspection suffit à nous faire réaliser que les peurs qui nous bloquent sont infondées.
Pour ma part, et comme beaucoup, ma peur principale ne vient pas du fait d’oser mais plutôt de celui d’échouer (par manque de compétences, par exemple). Mais en réunissant suffisamment d’audace, on dépasse ces peurs et on parvient à créer de jolies choses !
Bel article Jérémy et touchant 😉
Les peurs que tu nommes ici ressemblent très fortement à ce qu’en coaching nous nommons des croyances limitantes.
Pour le coup, en luttant contre ces craintes, tu as employé efficacement une technique de base en coaching qui est le recadrage.
Je me permets de mettre un lien vers un dossier que j’ai commis sur mon blog à propos des croyances. Cela pourra, j’espère, enrichir le contenu du billet :
http://www.leblogdesrapportshumains.fr/dossier-les-croyances-partie-13/
A bientôt
Merci pour ton commentaire Christophe, et pas de souci pour le lien (tant que ça reste utile, je n’y vois aucun inconvénient). Ce billet est d’ailleurs intéressant, je conseille aux lecteurs d’aller le lire.
Je me souviens que le concept de croyances limitantes a été une révélation pour moi la première fois que j’en ai entendu parler. J’ai moi-même eu à lutter contre certaines d’entre elles. Ça n’est pas simple, on doit se bousculer, remettre les choses en question mais au final, on en ressort grandi.
En parlant de ça, la remise en question est un autre avantage de l’ouverture d’esprit (l’une des valeurs pilier de ce site).
Au plaisir 😉
Avez-vous ces 5 peurs qui paralysent votre créativité? http://t.co/YYfgVljfcR
Bonjour et merci pour ce partage,
Heureusement pour nous, cette danseuse a su trouver le moyen de vaincre ses propres peurs. Au niveau individuel, il est pertinent de mettre en place ses propres stratégies et une aide extérieure nous permet souvent de franchir nos propres blocages.
Par exemple, je vois beaucoup de peurs paralysantes au cours des sessions de créativité que j’anime et celle qui ressort le plus souvent est la peur de se tromper, d’échouer… J’ai entendu un jour, par un de mes mentors, la notion de prototype, d’essai/ erreur. Cette notion a été tellement puissante pour moi que je l’utilise pour encourager mes clients à dépasser leurs croyances limitantes ou leurs drivers type « sois parfait ».
A bientôt
A bientôt
Alexandra
Cela fait un bon bout de temps que j’ai envie d’écrire des textes de slam, mais je n’ai jamais réellement pris le temps de le faire.
Après le Bac et pendant les vacances je pense m’y mettre, cet article m’en donne envie.