Je l’ai souvent dit, répété, martelé pour que l’idée fasse son chemin dans l’esprit de mes lecteurs: tout le monde est créatif.
Le fait est que certains ont appris très tôt à se servir de cette qualité. Peut être parce qu’ils ont été encouragés dans cette voie, peut être parce que c’était simplement leur truc, peut être encore par nécessité…
Mais la bonne fée de la créativité ne s’est pas plus penchée sur leurs berceaux que sur le vôtre.
Selon le Dr. R. Keith Sawyer, un professeur américain en psychologie, « personne ne naît hautement créatif ».
« Les psychologues étudiant la créativité ont découvert que celle-ci est basée sur des processus cognitifs que nous partageons tous. La créativité n’est pas le résultat d’une région magique du cerveau que certains possèdent et d’autres non. »
Rassuré ? Dans ce cas, entrons dans le vif du sujet !
Le squelette créatif
Ce qu’il faut bien intégrer à propos de la créativité, c’est qu’elle découle d’un processus. Et un processus peut être appris pour être appliqué par la suite.
Le squelette est la base de votre corps sans lequel tout le reste n’est pas soutenu. De la même façon, le « squelette » que je vous propose ici constitue un point de départ à vos réflexions et recherches créatives.
Plus vous prendrez l’habitude d’utiliser le canevas qui suit et plus l’instinct créatif vous viendra naturellement. Et ce, quel que soit le contexte dans lequel vous recherchez des solutions (personnel ou professionnel).
01. La base: définissez le problème
Pour commencer, partez de la base: définir le problème qui se présente à vous. Pour cela, il convient de le recadrer successivement jusqu’à ce que la solution ou le résultat vers lequel vous tendez vous apparaisse clair.
Dans le cas de la création d’un nouveau produit, par exemple, concentrez votre attention sur les besoins et les désirs des clients finaux. Étudiez leurs comportements, leurs habitudes: les questions essentielles doivent se focaliser sur le « pourquoi » et le « comment ».
Dans le cas d’une œuvre artistique, demandez-vous ce que vous voulez exprimer à travers elle. Que voulez-vous faire ressentir à ceux qui la contempleront ? Quel style, quel axe souhaitez-vous donner à votre travail ?
Cette étape nécessite de la patience, de l’empathie et un œil avisé. Mais dans tous les cas, l’observation et l’itération en sont les éléments principaux.
02. La saturation: mettez-vous dans le bon état d’esprit
Une fois que vous avez cerné votre problème, il est temps de vous inspirer de l’existant. Immergez-vous intensément dans toutes les sources d’informations que vous pourrez trouver. Cela comprend bien sûr Internet mais aussi les magazines, la télévision, les débats avec d’autres personnes (et pas forcément vos pairs) mais aussi la simple observation.
N’oubliez que tout est toujours un remix de quelque chose d’existant !
Une nouvelle fois, vous ne devez pas bâcler cette étape car elle est décisive. Soyez curieux, intéressez-vous éventuellement aux sujets voisins de celui pour lequel vous recherchez de la matière et… laissez faire la sérendipité !
En multipliant les sources d’inspiration, vous donnerez plus chances à une idée originale de germer.
03. L’incubation: laissez reposer !
Voilà terminé l’essentiel de votre recherche, soit d’innombrables heures à fouiller, trier et approfondir le matériel pertinent. A présent, il est temps de « digérer » tout cela.
Certains appellent ça « penser à côté », car cette étape consiste surtout à laisser volontairement votre réflexion de côté. Votre cerveau va maintenant travailler pour vous comme un grand et créer des liens entre les choses que vous avez ingurgité.
En mettant ainsi votre matière grise en pause, vous laissez le temps aux informations acquises de s’installer et à l’étincelle créative un espace oú elle pourra s’embraser.
04. L’illumination: le moment « Eurêka » !
La révélation tant désirée survient souvent au moment ou on s’y attend le moins (pendant votre douche par exemple). Car justement, on n’est pas concentré sur le problème auquel on cherche une solution.
Et c’est un détail, quelque chose d’anecdotique, qui va vous faire penser à ce problème.
A ce moment, soyez préparé en ayant sur vous un support sur lequel noter votre idée.
05. La vérification: supprimez les à-priori
Une fois que vous avez abouti à une ou plusieurs idées qui vous semblent originales et exploitables, il est est temps de « voir ce qu’elles ont dans le ventre » !
Et pour cela, il va vous falloir les examiner. De quelles imperfections le concept peut-il souffrir ? Comment pourrait-il être amélioré ?
L’erreur courante consiste à négliger cette étape au moment de l’élaboration d’une idée.
Cela peut être dû à des préjugés personnels (il nous arrive tous d’être aveuglés par nos propres notions de ce qui est « bien » ou « beau ») ou à la peur de trouver des défauts potentiels. Ce qu’il faut se dire c’est que si vous ne creusez pas votre concept dès le départ, vous risquez de partir dans la mauvaise direction.
Quelques conseils supplémentaires…
L’échec n’en est pas un
L’échec déçoit parce qu’il signifie la défaite. Du coup, on essaye de l’éviter tant que possible parce qu’on aimerait réussir du 1er coup. Oui, mais non. L’échec est rarement évitable en matière de créativité. Mieux, je dirais même qu’il est le fondement de la réussite.
Voilà pourquoi il faut apprendre à accepter, voire à célébrer l’échec. Finalement, il n’a que pour vocation d’explorer plus en profondeur votre idée !
Souvenez-vous que l’itération (= le processus d’essais/erreurs et ainsi de suite) est un élément fondamental à toute pratique créative.
Créativité = travail
« Le génie est fait de deux pour cent d’inspiration et de quatre-vingt-dix-huit pour cent de transpiration. »
Thomas Edison, l’un des plus grands innovateurs au monde, est l’auteur de cette fameuse remarque sur le génie. Le message sous-jacent, c’est qu’une démarche créative bien réalisée est le fruit d’un dur labeur. Cela requiert une volonté implacable d’expérimenter au sein de l’inconnu, encore et encore.
La majeure partie des grandes avancées créatives ne sont pas atteintes par accident. Au contraire, elles sont le résultat d’innombrables heures de recherches rigoureuses, d’expérimentations et de prototypages.
Utilisez donc ce modèle ou bien construisez le votre. Après tout, même l’élaboration de processus peut elle aussi être créative ! Tout ce dont vous avez besoin c’est d’une approche systématique envers l’idéation et l’invention. Ceci, lié avec une éthique de travail sérieuse, est la clé de la créativité.
Et vous, utilisez-vous une approche bien définie lorsque vous vous embarquez dans un projet créatif ou y allez-vous à l’inspiration du moment ?
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Etant donné que je suis en prépa, il est intéressant d’appliquer cette méthode à la manière dont on peut s’y prendre pour répondre à un sujet :
1. Pourquoi ce sujet, en quoi est-il intéressant d’y répondre, pourquoi ces termes particuliers, comment sont-ils agencés ? Regarder le sujet de différents points de vue, faire jouer la polysémie des termes, et donner l’axe à son travail, c’est à dire une problématique.
2. Jeter tous les concepts, citations, idées possibles sur une feuille puis faire le tri entre ce qui est bon à utiliser et ce qui est hors-sujet.
3-4. Pour l’incubation et l’illumination, difficile si le temps est limité mais ma petite technique est de partir aux toilettes me soulager pendant un devoir de 5h, de penser à autre chose et de revenir l’esprit frais, et souvent je trouve de nouvelles idées !
5.La vérification peut être faite pendant la relecture, en améliorant certaines tournures de phrases ou en rajoutant une idée dans la conclusion.
Voilà, cette autopsie créative sert pour répondre à tous les problèmes, que ce soit philosphiques, littéraires ou historiques ! 🙂
[…] Les créatifs possèdent une arme redoutable: un processus créatif. […]