L’économie numérique est florissante et, avec le Web, elle représentera sans aucun doute le secteur d’activité le plus important tout au long du 21e siècle.
Pour beaucoup de gouvernements, taxer plus efficacement l’économie numérique semble donc être une solution de choix pour permettre aux pays du monde entier d’organiser une meilleure répartition des richesses.
Le Canada semble le souhaiter, mais pas tant qu’il n’y aura pas de consensus global et mondial.
Pourquoi taxer les géants du Web ?
En quelques décennies d’existences, Internet a beaucoup changé et il a notamment suivi le chemin d’une centralisation jugée excessive par certains.
Effectivement, l’immense majorité du trafic et des revenus générés par l’économie numérique sont désormais captés par quelques entreprises, quatre principales : Google, Apple, Facebook et Amazon, les fameux GAFA.
Le problème de cette centralisation, c’est que si elle rend heureux les actionnaires qui célèbrent la récente cotation boursière d’Apple et Amazon à mille milliards de dollars, elle entraîne également une très forte centralisation des richesses.
Résultat, ces entreprises sont bien plus riches et bien plus puissantes que beaucoup de pays et de gouvernements, alors que personne ne les a jamais élus.
Lutter contre l’évasion fiscale et décentraliser le Web
Le Canada n’est pas connu pour son manque de libéralisme et il fait partie des rares pays de la francophonie à avoir autorisé les casinos en ligne (même ceux qui offrent un bonus sans dépôt) et bien d’autres choses.
Pourtant, le Premier ministre et le ministre des Finances ont tous les deux annoncé leur volonté d’augmenter la taxation des GAFA qui, malgré leurs bénéfices monumentaux, ne payent presque pas d’impôts grâce à l’optimisation fiscale.
Cependant, les dirigeants canadiens ne sont pas dupes : tant qu’aucune solution globale ne sera mise en place, il est parfaitement inutile d’espérer enrayer l’optimisation et l’évasion fiscale.
Il faudrait donc que les pays du G20 se mettent d’accord pour réfléchir à une tactique commune qui leur permettrait d’agir de concert et ainsi éviter que l’augmentation des taxes dans un pays ne se traduise que par la migration du siège social de la marque dans un autre pays.
Pourquoi la centralisation risque de tuer la créativité ?
Le problème de cette centralisation d’Internet, c’est donc qu’elle donne un pouvoir immense aux quelques entreprises qui en bénéficient et qu’elle réduit considérablement la créativité et les espaces de création sur Internet.
Effectivement, si YouTube est une plateforme de création formidable, elle n’en est pas moins soumise à des règles très strictes et arbitraires établies par Google et par personne d’autre.
L’optimisation fiscale se pose également comme un casse-tête puisqu’elle empêche les gouvernements de faire pression sur ces entreprises. À la moindre tentative de taxer davantage, ou d’imposer quoi que ce soit à ces entreprises, elles peuvent simplement décider de déplacer leur siège social dans un pays qui leur semble accueillant.
Internet, qui semblait être l’outil parfait de la démocratie ressemble de plus en plus à un piège et il va falloir une bonne dose d’imagination et de créativité pour le sauver de cette impasse.
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